Nouvelle voie pour l’égalité familiale (NVEF) est une association cofondée en octobre 2024 par trois mères séparées et célibataires :
Aurélia, mère de deux filles de 6 et 8 ans en résidence alternée ;
Audrey, « maman solo » (père totalement absent) d’une fillette de 4 ans ;
Florence, dont la fille aînée, 27 ans, réside avec elle depuis sa séparation il y a dix ans.
Trois familles monoparentales, trois organisations de vie différentes, trois expériences de la séparation conjugale et de la parentalité personnelles. Mais un même constat : nous ne sommes pas égales en droits avec les familles « traditionnelles ». Et nous ne sommes même pas égales en droits entre nous, du fait de nos situations conjugales précédentes : Florence était mariée ; Aurélia, pacsée ; et Audrey, en union libre.
En direct de Mantes-la-Jolie
Nous sommes voisines, nous habitons dans une petite copropriété à Mantes-la-Jolie (Yvelines). D’autres familles monoparentales y résident. Notre immeuble est à l’image de notre société : un quart des familles françaises – 2 millions de foyers – sont composées d’un parent séparé résidant seul avec son ou ses enfants.
Nous vivons dans une ville déshéritée de la grande banlieue parisienne, située aux confins d'un des plus riches départements de France. Cette localisation a son importance : notre situation socio-géographique renforce les difficultés que rencontrent toutes les mères séparées en matière d’accès aux droits, aux soins médicaux, à un logement, à un travail, à la garde d’enfants, à la mobilité.
Mais pas encore pauvres !
Ici, les murs que représente chacun de ces obstacles sont en moyenne plus hauts qu’ailleurs. La vie coûte plus chère en région parisienne. Nos revenus * ne sont pas assez élevés pour ne pas nous inquiéter de l’avenir de nos enfants.
Mais ils le sont suffisamment, puisque nous avons chacune un emploi, pour que nos enfants ne vivent pas sous le seuil de pauvreté : c’est le cas de près de la moitié des mineurs qui grandissent, aujourd’hui en France, auprès d’une mère seule.
Est-ce ainsi que les femmes vivent ?
En 2024, le pays de l’égalité et des droits de l’Homme fait ainsi la démonstration édifiante du sort qu’il réserve aux femmes et aux enfants « à la fin », lorsque les mères ont quitté le foyer originel.
L’appauvrissement des femmes, dès qu’elles enfantent, est systémique. Leur pauvreté, lorsqu’elles se séparent du père, est massive. Cette prise de conscience est à l’origine de la création de NVEF dont l’objectif est et restera de porter une vision féministe et inclusive de la famille, aujourd’hui inexistante dans le débat public en France.
3 mères séparées sur 1 pied d'inégalité
*La question des revenus des mères célibataires fait l'objet de nombreux fantasmes (surtout masculins). Le montant des aides sociales, de la pension alimentaire et de l'éventuelle prestation compensatoire dont elles pourraient bénéficier est une question centrale de nombreux pères au moment de la séparation. Nous sommes transparentes : nos revenus moyens s'élèvent à 2100 €, aides sociales comprises. Aurélia est la seule à en bénéficier, travaillant à temps partiel, avec une prime d'activité. Pas d'APL, pas d'ASF, pas de pension alimentaire, comme Audrey et Florence, laquelle n'a pas demandé de prestation compensatoire lors de son divorce, comme la majorité des femmes.